Infection urinaire et ostéopathie

Infection urinaire et ostéopathie Marseille - Tiphanie Cazeaux

Infection urinaires à répétition, l'ostéopathie est une solution. Tiphanie Cazeaux, Ostéopathe à Marseille vous explique et vous donne des conseils.

Infection urinaire et ostéopathie Marseille - Tiphanie Cazeaux

Qu'est ce qu'une infection urinaire? Explications, conseils, et rôle de l'ostéopathie dans la prise en charge des infections urinaires basses à répétition.

Infection urinaire basse (IUB) ou Cystite 

L’infection urinaire basse (IUB), appelée également cystite, est une pathologie le plus souvent d’origine infectieuse due à la bactérie Escherichia coli*. Le terme « basse » est utilisé pour signifier qu’il y a seulement la vessie d’atteinte, et ainsi quel’infection n’est pas « remontée plus haut » au niveau des reins.

Qui est touché par l’infection urinaire ?

L’IUB est l’une des pathologies les plus couramment rencontrées dans la pratique médicale, elle représente le deuxième motif de consultation le plus fréquent en médecine générale.

L’IUB est majoritairement féminine,touchant 50 fois plus fréquemment la femme que l’homme. Cette différence est expliquée par la faible longueur de l’urètre* chez la femme, et de ce fait, les germes présents dans la région anale peuvent migrer plus rapidement jusqu’à la vessie.

Les symptômes ressentis lors d’une infection urinaire

Les symptômes pouvant être ressentis sont nombreux, mais ils ne sont pas forcément présents lors d’un épisode d’IUB. Les patients peuvent se plaindre de brûlures mictionnelles, d’une envie fréquente d’uriner, d’une impériosité urinaire, d’une urine trouble et malodorante, d’une douleur en bas du ventre, du sang dans les urines et avoir de la fièvre rarement.

Plusieurs types d’infection urinaire basse 

Plusieurs types d’infection urinaire basse (IUB) existent comme l’IUB simple, l’IUB simple à répétition, l’IUB compliquée, l’IUB interstitielle*, l’IUB radique*, …

Une IUB simple est l’infection urinaire typique. On parle d’IUB compliquée quand le patient présente des facteurs de risques de complications. Par exemple une femme enceinte aura plus de risques que l’infection se propage aux reins et entraine une pyélonéphrite*. Idem pour les hommes, les patients de plus de 65ans, les patients souffrant d’immunodépression* ou d’insuffisance rénale chronique, …

Infection urinaire basse à répétition

On parle d’IUB à répétition quand un patient présente au moins 4 IUB en 12 mois consécutifs.

C’est dans le cas d’infections urinaires basses simple à répétition que l’ostéopathie aura un rôle important à jouer. En aucun cas l’ostéopathie « traitera »une infection urinaire en phase aigüe, un antibiotique prescrit par le médecin sera souvent nécessaire pour traiter l’infection. Le rôle de l’ostéopathie est d’éviter que les IUB se reproduisent. Je l’explique plus en détail plus bas dans : « le rôle de l’ostéopathie dans la prise en charge de IUB à répétition».

Choses à faire quand on ressent les symptômes de l’infection urinaire

Lors des premiers symptômes d’une infection urinaire, il est important de consulter votre médecin. Il décidera de la conduite à tenir.

Pour diagnostiquer si c’est bien une IUB, votre médecin vous posera d’abord des questions pour connaitre les symptômes ressentis, depuis quand, …. Puis il vérifiera par un test palpatoire que l’infection n’a pas atteint les reins et si vous présentez de la fièvre. Vous ferez une bandelette urinaire (examen des urines simples qui montre la présence d’une infection de la vessie, sans identification du germe en cause) que vous donne le médecin lors de la consultation, ou votre médecin vous prescrira un ECBU à faire dans un laboratoire d’analyse (ECBU : examen des urines avec identification du germe en cause de l’infection).

Après la réalisation des examens, votre médecin vous prescrira un antibiotique pour traiter l’infection. Il est vrai que certaines femmes ayant des infections urinaires à répétition arrivent à éliminer l’infection avec la prise de cranberries et en buvant beaucoup d’eau, mais ce n’est pas toujours le cas, il est donc préférable de consulter son médecin.

Si les IUB sont fréquentes, un bilan avec un urologue peut être effectué pour chercher une cause organique éventuelle à ces IUB. Ainsi l’urologue vérifiera votre vessie, vos reins, uretères* et urètre*, afin de détecter s’il y a une anomalie, comme la présence d’un calcul dans un rein, le rétrécissement à un endroit d’un uretère, … et contrôler si tout le système urinaire fonctionne correctement : est-ce qu’il y a un bon débit urinaire, est-ce que la vessie se vide complètement à chaque fois que vous urinez, … De plus, un bilan gynécologique peut également être nécessaire.

 

Ce qu’il faut faire pour éviter les infections urinaires

De nombreux facteurs augmentent le risque de contracter une IUB. Voici quelques conseils à mettre en place en prévention afin de les éviter :

  • Boire suffisamment
  • Uriner fréquemment et ne pas se retenir d’uriner
  • Vider complètement la vessie à chaque fois que vous urinez
  • Uriner après les rapports sexuels
  • Boire ou manger de la canneberge (des cranberries)
  • Eviter d’utiliser les spermicides et les diaphragmes comme contraceptifs
  • L’application d’œstrogènes en locale peut être proposée chez les femmes ménopausées sur avis gynécologique

Mais parfois ces précautions diminuent la fréquence d’apparition des infections urinaires mais ne suffisent pas pour ne plus en contracter. C’est là que l’ostéopathie rentre en jeux.

 

Rôle de l’ostéopathie lors d’infections urinaires basses à répétition

Chaque femme a une raison bien particulière de développer une IUB. Il faut en rechercher le ou les facteurs déclencheurs, que ce soit au niveau anatomique avec un rétrécissement d’un uretère ou la présence d’un calcul rénal par exemple, ou que ce soit au niveau du comportement du patient comme se retenir d’uriner.

Au niveau ostéopathique, on recherchera :  

  • Toutes tensions du corps qui pourraient empêcher la bonne mobilité de la vessie que ce soit localement (ex : tensions entre la vessie et l’utérus,« blocage » au niveau du bassin, …), ou à distance (ex :tensions du diaphragme, qui est le muscle responsable de la respiration et qui entraîne une mobilité de tous les organes et viscères du corps dont la vessie)
  • Toute tensions du corps qui empêcheraient la bonne innervation de la vessie
  • Toute tensions du corps qui empêcheraient la bonne vascularisation de la vessie

Ces tensions/adhérences/pertes de mobilité des organes et des articulations du corps peuvent perturber le bon fonctionnement de la vessie et ainsi faciliter la mise en place des infections urinaires.

L’ostéopathe effectuera un traitement global sur les tensions et les pertes de mobilité retrouvées au niveau du système urinaire et de son environnement en utilisant des techniques manuelles douces. Ceci évitera par la suite la stagnation des urines, et permettra un meilleur drainage et une amélioration des défenses immunitaires à ce niveau-là, du fait d’une meilleur circulation sanguine et d’une mobilité retrouvée.

Important : l’ostéopathie vient en complément de la prise en charge médicale globale, et intervient lorsque les infections urinaires se succèdent afin d’éviter justement qu’elles ne se répètent dans le temps. Une infection urinaire aigue est traitée par antibiotique pour éviter toute propagation de l’infection aux reins.

 

Autres compétences de l’ostéopathie sur les troubles uro-gynécologiques et digestifs

L’ostéopathie peut être efficace pour d’autres troubles présentés par les organes et les viscères. En traitant les tensions et les pertes de mobilité retrouvées au niveau des organes/viscères et des articulations, l’ostéopathie peut diminuer ou supprimer les troubles fonctionnels suivant :

  • Règles douloureuses
  • Infertilité idiopathique (sans cause médicale)
  • Remontées acides
  • Nausées
  • Brulures et douleurs abdominales
  • Ballonnements
  • Constipation/diarrhée
  • Crises de colites
  • Colopathie fonctionnelle

 

Témoignage sur l’infection urinaire basse simple à répétition et l'ostéopathie

Le sujet des infections urinaires me tient particulièrement à cœur. En effet, mon mémoire de fin d’étude d’ostéopathie portait sur la prise en charge en ostéopathie des infections urinaires à répétition chez les femmes de 18 à 50 ans. Cette étude pilote visait à démontrer que l’ostéopathie a un effet bénéfique sur la fréquence d’apparition des infections urinaires. Les résultats ont été concluants pour les femmes prises en charge en ostéopathie lors de cette étude et par la suite en cabinet ou à domicile.

Je vous communique les résultats obtenus pour une des patientes ayant bénéficié des consultations d’ostéopathie lors de cette étude, afin de témoigner des améliorations obtenues.

Le premier rendez-vous avec cette patiente était en septembre 2017. Les 6 mois précédents septembre 2017, cette femme a eu 12 infections urinaires. Je vous laisse imaginer la qualité de vie de cette femme à ce moment-là : les douleurs ressenties en bas du ventre et à la miction, l’envie impérieuse d’uriner toute la journée, le nombre de consultations chez le médecin, … puis la visite chez l’urologue qui me l’a adressé.

Deux consultations d’ostéopathie ont été réalisées respectivement en septembre et en octobre.

Un rendez-vous 6 mois après les deux consultations d’ostéopathie a permis de faire un bilan des infections urinaires de la patiente: cette patiente a eu 2 infections urinaires en 6 mois après les deux consultations d’ostéopathie, au lieu de 12 habituellement tous les 6 mois depuis 3 ans environ.

Depuis je prends toujours en charge cette patiente tous les 6 mois pour des bilans d’ostéopathie préventive. Ostéopathie préventive dans le sens où une consultation d’ostéopathie est effectuée avant que le corps ne puisse plus compenser, et donc que des douleurs importantes ou des troubles (comme les IUB) ne surviennent.

La dernière fois que j’ai vu cette patiente en Mars 2019, c'était pour le traitement de séquelles de deux chutes survenues peu avant la consultation (douleurs d’un genou, d’un bras et de cervicalgies associées à des maux de tête). Lors de l’anamnèse au début de la consultation, il ressort qu’elle n’a eu qu’une infection urinaire depuis la dernière consultation qui était 5 mois au paravent, et que les symptômes ressentis étaient légers jusqu’à la prise de l’antibiotique. En effet, avant la prise en charge en ostéopathie des infections urinaires, les symptômes ressentis lors de ses infections étaient intenses.

Il est important de noter que cette patiente n’avait pas d’atteinte anatomique ou de pathologie du système urinaire ou du système gynécologique,ni les autres patientes prises en charge dans cette étude pilote, chez lesquelles les résultats ont été positifs. Un patient avec une atteinte anatomique peut avoir des effets bénéfiques sur la fréquence d’apparition des infections avec une prise en charge ostéopathique, mais ces effets seraient probablement moins impressionnants que pour une personne sans pathologie ou atteinte anatomique.

Lexiques :

*Escherichia coli (E. Coli) : bactérie naturellement présente dans notre tube digestif. La majorité des souches d’E.coli sont inoffensives. Cette bactérie forme une part importante de notre flore intestinale,elles nous protègent même de certaine infection. Mais certaines souches de cette bactérie déclenchent des maladies. Lorsque cette bactérie est responsable d’une infection intestinale, la personne atteinte ressent des douleurs abdominales et a des diarrhées. Cette bactérie peut également entrainer des infections dites « extra-intestinales » et ainsi être responsable d’infections urinaires, des septicémies, …

*Urètre : canal conduisant l’urine de la vessie au méat urinaire. Des germes peuvent remonter jusqu’à la vessie via ce canal et entraîner une infection urinaire (Cf schéma du système urinaire)

*Uretère : canal conduisant l’urine du rein à la vessie (Cf schéma du système urinaire)

*Infection urinaire interstitielle : désormais appelée syndrome de la vessie douloureuse. C’est une maladie chronique inflammatoire rare de la vessie se caractérisant par des douleurs en bas du ventre et une envie fréquente d’urine. Au premier abord, elle peut ressembler à un infection urinaire classique, mais les urines sont stériles (pas de germes présents dans les urines). En conséquence, les antibiotiques n’ont pas d’effet.

*Infection urinaire radique : lésion vésicale inflammatoire consécutive à une irradiation pelvienne. Les symptômes sont des douleurs du bas ventre et lors de la miction,une pollakiurie et du sang dans les urines.

*pyélonéphrite : infection du rein. Les principaux signes cliniques sont les même signes qu’une infection urinaire avec en plus de la fièvre, des frissons, et souvent une douleur ressentie dans le dos.

* immunodépression : lorsqu’une personne présente un affaiblissement du système immunitaire. L’organisme est alors moins résistant aux bactéries, virus, parasites et champignons. Une personne immunodéprimée aura donc des infections plus fréquentes, potentiellement plus graves et plus longues.

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